Un projet EAC au Lycée : « Si le porc c’est bon quand c’est mort, l’Histoire, c’est meilleur quand c’est vivant »
auteur inconnu
Au lycée de Largentière, la classe de 2nde professionnelle « famille des métiers de l’hôtellerie » a bénéficié d’un projet EAC (Education Artistique et Culturelle) intitulé « le Goût de l’Histoire. Ce projet a été financé par la Communauté de Communes du Val de Ligne dans le cadre d’un Schéma Préfigurateur à la prise de compétences des EAC (qui hélas ne sera pas poursuivi). L’association porteuse du projet est l’Association Au Delà Du Temps… que les habitants de Largentière connaissent bien car elle y organisait l’été les spectacles du Temps des Chevaliers au château et animait dans l’année la saison théâtrale du Pied Aux Planches à la salle des fêtes. Ce projet s’est mené sur un temps court, mais dense, et ce, dès la rentrée ou presque, avec pour commencer 3 interventions de Jean-Philippe Smadja de l’association Au Delà du Temps.
Le lundi 19 septembre 15h-17h :
Temps 1 (2h) : Le maire de Trou Paumé sur Styx passe commande pour un repas médiéval pour animer son beau village touristique.
L’objectif était de faire émerger les représentations du Moyen Age, de ce que devait être un repas seigneurial au Moyen Age. Cela a permis aussi aux élèves de faire travailler leur imaginaire, de se mettre au travail en équipe et de s’exprimer à l’oral.
Le lundi 26 septembre 15h-17h (2h) :
Temps 2 (2h) : les Amis de l’Histoire Authentique (Aha) remettent les pendules à l’heure : A partir des sources, que sait-on des repas au Moyen-Age ?
Cette fois : comment travaille l’Historien ? A partir de quoi peut-on dire que ça se faisait, que ça se mangeait au XIII ou XIV ème siècle ?
Le mercredi 28 septembre 8h30-10h30
Temps 3 (2h) synthèse.
Fabriquer, ou plutôt concevoir, un banquet seigneurial. (Table, recettes). Entre historicité et contraintes (techniques, d’hygiène, de sécurité, de limites d’audace du public, d’évolution des goûts), quels choix on opère, consciemment… (en pouvant les argumenter donc).
Travail de synthèse. Sélection de recettes… et dégustation de mets apportés par Jean Philippe Smadja.
Lundi 3 octobre toute la journée :
sortie à Alba la Romaine, au MuséAl
Ateliers autour du repas dans la Rome antique. Changement d’époque, mais l’optique est la même : amener à s’interroger sur nos représentations (Astérix…), confronter aux sources (Apicius), mais aussi goûter, expérimenter. Et cette journée, ça a été autour des recettes et produits puis du vin.
Jeudi 5 octobre (2h) :
Travail sur la création d’affiches et de flyer prévu, mais le temps a manqué pour la réalisation finale. Et aussi interview pour la radio en milieu scolaire Info RC, ce qui a permis à chacun·e de se réappropriai le projet et de s’exprimer à l’oral sur un vrai media.
Mardi 11 octobre
En cuisine, réalisation de 9 des plats qui vous sont présentés, selon des recettes du Moyen Age, avec quelques adaptations afin d’utiliser de préférence des produits locaux (pour cette raison, vous ne mangerez pas de dauphin ce soir).
Mercredi 12 octobre toute la journée :
Suite de la plongée dans le Moyen Age avec un spectacle « comment se bien tenir au château ».
Préparation de la restitution. Mettre en scène, valoriser.
15h : accueil du public et animation par les élèves autour d’un atelier : « dresse ta table idéale du Moyen-âge »
16h : spectacle (avec participation des élèves qui présentent leurs plats) : un accéléré du protocole de table. Avec chevalier et musique d’époque.
17h : le public déguste le buffet garni des plats présentés lors du spectacle.
Une journée bien remplie, surtout pour un mercredi !
Désormais, les élèves qui entrent dans la voie professionnelle sont jeunes, et ils entrent dans une « famille de métiers ». C’est à la fin de cette année de 2nde qu’ils choisiront Cuisine ou Service. Une entrée dans la formation par les EAC, et par ce projet en particulier a permis d’emblée de les plonger dans une démarche à la fois ludique, interdisciplinaire, exigeante et professionnelle (travail pour un public, avec une commande précise, tant en matière de cuisine que de salle), alors qu’ils débutent seulement. C’est aussi mettre la curiosité, l’ouverture culturelle dès le démarrage comme un élément plaisant et nécessaire.
Côté profs, c’est l’occasion également de travailler ensemble, de sortir du cloisonnement disciplinaire.
le diaporama :
La presse en parle : (le Dauphiné Libéré)